Présentation

Qu’est-ce qu’un mur/une façade végétalisé/e

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Les murs/façades végétalisé/es ressortent principalement de deux approches techniques :  
- une traditionnelle, "low tech" :  végétalisation par enracinement (plantes grimpantes)
- une plus récente, "high tech" : végétalisation sous forme de bardage rapporté.

Pour ce qui concerne la végétalisation sous forme de plantes grimpantes on pourra se reporter
aux recommandations professionnelles édictées par l'Unep.

Nous ne traiterons ici que de l'approche technique de la végétalisation de façades via les BRV (Bardages Rapportés Végétalisés)

Les concepts de mur vivant, mur végétalisé et mur végétal décrivent des jardins ou écosystèmes verticaux hors sols, tantôt comme œuvres d'art utilisant le végétal, ou encore comme éléments d'écologie urbaine.
Ces systèmes de bardages végétalisés présentent l'avantage d’augmenter le nombre de m² végétalisés en espace urbain dense sans avoir à utiliser la surface au sol.

Le mur végétal est une « peau » installé sur le bâtiment à protéger. Selon son orientation et sa composition, le mur vert présente un certain nombre d'avantages (cf. les Avantages de la végétalisation). Notamment le mur végétalisé sert de refuge ou de garde-manger pour les oiseaux, les invertébrés ou les mammifères.
La façade végétalisée a toute sa place dans une nouvelle approche de l'espace vert en ville.

 

Un peu d'histoire

Le premier BRV a été mis au point par Patrick Blanc, chercheur en botanique au CNRS, en 1986 pour la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris après un premier essai dans le parc du Château de Chaumont-sur-Loire (41). Le mur végétal a acquis une vraie notoriété avec la construction du musée du quai Branly par Jean Nouvel en 2004 et sa façade végétalisée face à la Seine.

D'autres techniques « high tech » ont été mises sur le marché depuis (cf. rubrique Les différents systèmes de BRV), certains systèmes bénéficiant même aujourd'hui d'un Avis Technique, cette qualification permettant de garantir le procédé.

 

Les systèmes

Il existe deux grandes familles de techniques de végétalisation de façades en termes de BRV :

1. Nappe continue avec culture hydroponique

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2. Modules et cages métalliques

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Un système de bardage rapporté végétalisé avec contenants est constitué des éléments suivants :

  • Une ossature rapportée fixées sur la structure porteuse ou un mur autoporteur sur une poutre IPN
  • Un complexe de végétalisation modulaire ou continu fixé sur l’ossature rapportée constitué de :
    • Un contenant maintenant le support de culture
    • Un système de végétalisation comprenant : le support de culture, les végétaux
    • Un système automatique d’irrigation

La description de la composition du système de végétalisation s’accompagne de prescriptions d’installation et d'entretien pouvant être formalisées par un Avis Technique (CSTB), un brevet, un cahier de prescription de pose, etc.

Les clés de la réussite

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Plusieurs facteurs sont décisifs :

  • La qualité du système (substrat en particulier) mis en place et la mise en œuvre de celui-ci 
  • L'entretien

Concernant l'installation, le choix des plantes est un élément essentiel dans la réussite dans le temps d’un mur végétal. Les plantes doivent être choisies en fonction de plusieurs critères : l'adaptation au climat local, l’orientation du mur, l’effet esthétique souhaité, la fréquence de la maintenance.
La monospécificité de la palette végétale augmente la sensibilité du mur aux agressions diverses (parasites, maladies…).

L'autre déterminant est la gestion des apports d'eau. 
Afin d’assurer la pérennité de la végétation, il est indispensable de prévoir un arrosage automatique.
La maintenance du mur végétal consiste donc :

  • D’abord en la bonne gestion raisonnée du système d’arrosage automatique (avec idéalement un système de télégestion)
  • Ensuite, dans l’entretien des plantes par la taille, le désherbage et le remplacement des végétaux morts.

L’irrigation est assurée par un système comportant :

  • Une centrale d’irrigation indépendante qui comprend :
    • Pour l’alimentation en eau : un réseau et/ou un dispositif de stockage, un compteur d’eau, un disconnecteur, un manomètre, un réducteur de pression, des filtres ;
    • Pour la fertilisation (obligatoire pour certains systèmes, facultatif pour d’autres, notamment ceux à base de substrat) : un réservoir, une pompe doseuse, des filtres ;
    • Pour la programmation : un programmateur et des électrovannes, un système de télégestion.
  • Un réseau de distribution comportant :
    • Des tuyaux verticaux amenant l’eau en haut du mur ou au niveau de chaque rangée de modules ;
    • Des gaines à goutteurs horizontales alimentant le support de culture.

L’excédent d’eau peut être :

  • soit évacué dans le sol ;
  • soit collecté puis acheminé vers les réseaux d’assainissement ;
  • soit recyclé.

Dans le cadre de l'installation d’un mur végétal et afin d’en assurer sa pérennité, un contrat d’entretien est impérativement à prévoir.

 

La règlementation

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Contrairement aux toitures et terrasses végétalisées, il n’existe pas à ce jour de texte législatif mentionnant ces solutions.

Documents d’urbanisme

Les documents d’urbanisme – SCoT (Schéma de cohérence territoriale), PLU(i) (Plan local d’urbanisme (intercommunal)) notamment – constituent des outils essentiels pour orienter la végétalisation du bâti.

La prise en considération des questions de biodiversité, de lutte contre l’îlot de chaleur urbain et/ou de santé et bien-être peut aussi amener des collectivités à publier des documents pour obliger à la végétalisation du bâti.

Le financement

Le fonds vert

Annoncé le 27 août 2022 par la première ministre Elisabeth Borne et effectif depuis début janvier, le fonds vert est un dispositif pour accélérer la transition écologique dans les territoires.
Doté de 2 milliards d’euros de crédits déconcentrés aux préfets, il est destiné à financer des projets présentés par les collectivités territoriales et leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : performance environnementale, adaptation du territoire au changement climatique et amélioration du cadre de vie.

Infos générales : https://www.ecologie.gouv.fr/fonds-vert

En ce qui concerne le bâti végétalisé, celui-ci est concerné pour la Renaturation des villes (in Guide à l’attention des décideurs locaux) :

Les porteurs de projet éligibles sont les maîtres d’ouvrage des projets renaturation localisés dans l’espace urbain. Sont concernés en particulier :

  • les collectivités territoriales et groupements de collectivités ;
  • les établissements publics locaux ;
  • les établissements publics de l’État ;
  • les bailleurs sociaux.

Les actions éligibles au fonds doivent contribuer à :

  • la renaturation des sols et espaces urbains ;
  • la présence de l’eau et des milieux aquatiques en ville ;
  • la végétalisation des bâtiments et équipements publics (toitures et façades végétalisées).

Pour en savoir plus (FAQ) : https://aides-territoires.beta.gouv.fr/programmes/fonds-vert/?tab=faq

Webinaires de présentation : https://aides-territoires.beta.gouv.fr/programmes/fonds-vert/?tab=%C3%89v%C3%A9nements

Sur la renaturation des villes où sont mentionnées les toitures et façades végétales : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Cahier%20accompagnement_Axe2_Renaturation.pdf

Et plus précisément pour les toitures et façades végétalisées : https://aides-territoires.beta.gouv.fr/aides/a086-financer-des-solutions-dadaptation-au-changem/

Pour candidater : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/fonds-vert-2-renaturation

Paris : dispositif CoprOasis

Porté par la Ville de Paris, il s’agit d’un dispositif d’accompagnement technique et financier pour les copropriétés qui souhaitent réaliser un projet de désimperméabilisation/végétalisation dans leurs cours ou sur leurs toitures terrasses.

Ce dispositif finance de façon indépendante :

  • Les études préalables (faisabilité et conception) : subvention forfaitaire de 5000€
  • Les travaux :
    • pour les toitures terrasses, il faut une hauteur de substrat d’au moins 10cm. Selon la hauteur de substrat, la subvention peut aller de 30% à 50% du montant HT des travaux
    • pour les cours d’immeuble, le projet doit permettre d’abattre les eaux pluviales, maintenir la végétation existante et avoir 2 strates de végétation. Les subventions peuvent aller de 30% à 60% du montant total des travaux selon l’ambition du projet.

Plus de détails dans l’article suivant : Végétaliser sa copropriété et valoriser les eaux de pluie avec CoprOasis (apc-paris.com)

Pour entrer dans le dispositif, les copropriétés doivent passer par l’Agence Parisienne du Climat et notamment par la plateforme CoachCopro. Elles seront réorientées vers un annuaire de professionnels intégrant la thématique de la végétalisation et donc les professionnels qui y sont liés.

Trouver un prestataire

Il revient au maître d'ouvrage de demander au fournisseur de système de végétalisation son document technique de référence en cours de validité en France (Avis Technique ou Cahier des Charges validé par un Bureau de contrôle).

Vous pourrez trouver les contacts des professionnels de façade végétalisé adhérents à l’Adivet en vous rendant sur l’espace adhérents

Pour aller plus loin

Voir notre rubrique "Ressources"