Végétalisation au coeur d'un bâtiment historique à Strasbourg

« Dans le cadre de ce projet, nous avons pu mener à bien une réhabilitation d’un très beau site de 20 000 m², se réjouit Jean-Louis Archambault, Directeur Grands Projets chez Bouygues Immobilier. La mixité des usages a été l’axe fort de ce programme qui combine des logements, une résidence séniors, des espaces tertiaires, une brasserie et un parking en sous-sol. A terme, les lieux accueilleront 400 résidents et 300 postes de travail. » L’Hôtel des Postes offre ainsi une réponse aux attentes actuelles : relocalisation en centre-ville des lieux de travail, à proximité des logements, accessibles en mode de transports doux.

En termes d’architecture, la philosophie était d’offrir un bâtiment patrimonial avec un confort contemporain. Compte tenu du classement de la ville et de la dimension patrimoniale de l’édifice, un dialogue a été établi dès la conception avec les Architectes des Bâtiments de France (ABF) : « Nous avons travaillé de concert, indique Geoffroy Arnaux, en charge du projet chez Weber & Keiling Architectes, notamment pour l’introduction d’un bâtiment tertiaire contemporain au centre de la cour intérieure, dès lors que l’on respectait la volumétrie des lieux. » Son enveloppe joue la transparence pour se démarquer de l’architecture du bâtiment du XIXe siècle. Dans le même esprit que les échanges avec les ABF, l’équipe a veillé à présenter le projet en amont à l’association des Amis du Vieux Strasbourg.

« Végétaliser le nouveau bâtiment était une évidence, ajoute Geoffroy Arnaux. La première raison est esthétique car les occupants du bâtiment ont vue dessus, la végétation devant également cacher les émergences techniques. L’accueil de la biodiversité et la gestion de l’eau ont également motivé l’installation d’une toiture végétale, en accord avec ce qu’attend la ville de Strasbourg. »

Multiples services écosystémiques

« Dès la conception paysagère, nous avons été impliqués dans le projet, précise Lionel Sindt, responsable technique de Sopranature, en travaillant l’aspect paysager de la proposition pour répondre aux attentes esthétiques, sans oublier les enjeux de biodiversité et de gestion des eaux pluviales. »

La réalisation comprenait deux toitures-terrasses : sur la terrasse sommitale – la plus vaste -, des butées ont notamment été constituées pour masquer les émergences, tandis que sur la plus petite, on a fait varier les épaisseurs de substrat, jusqu’à 40 ou 50 cm pour diversifier la flore. Une sub-irrigation composée d’une natte de rétention reliée à un goutte à goutte permet de diffuser l'eau au niveau des racines. Enfin, un drain à rétention d’eau a été mis en œuvre en sous-face.

La végétalisation se subdivise en trois zones :

• 150 m² (grande terrasse) où l’on trouve une dominante de stipa - graminée texturée et graphique de couleur jaune -, achillées et géraniums aux tonalités rouges/pourpres ;
• 190 m² (grande terrasse) où dominent les fétuques glauques (bleues) et les iris (mauves) ;
• 200 m² (petite terrasse) où ont été plantés Sesleria autumnalis (graminée dans les tons verts), de la sauge, des dianthus et de l’origan

Les surfaces restantes des terrasses ont reçu un mélange de sédums et de vivaces, ces dernières étant notamment installées sur les butées.

Au total, ce sont quelque 5 000 godets pour les vivaces et micro-mottes pour les sédums qui ont été plantés au printemps 2022.

Un contrat d’entretien assure la maintenance de l’ensemble pour que la réalisation soit pérenne et rende tous les services qu’on en attend. Un an plus tard, celle-ci avait tenu toutes ses promesses, en offrant un rendu fleuri aux couleurs chatoyantes.