L’Écho du bâtiment végétalisé n°66

De quoi parle-t-on ? Le système de végétalisation dans son ensemble Notre série sur les RP TTV se poursuit avec ce numéro consacré à la présentation du système de végétalisation tel qu’il est visé par les Règles Professionnelles. Il s’agit d’une vue d’ensemble dont les différents éléments le composant seront ensuite détaillés – typologie, caractéristiques, mise en œuvre – à partir du n° 69. Système de végétalisation = complexe de culture + couche végétale Le système de végétalisation peut être posé sur l’étanchéité – qui doit être impérativement traitée anti-racine et présenter un classement I5 (I comme indentation, autrement dit la résistance au poinçonnement) – mais il peut aussi être mis en œuvre sur une isolation inversée. L’isolant doit, lui, être de classe de compressibilité C et être visé pour un emploi en support de revêtement de toiture et terrasse végétalisée ou sous protection lourde par son Document Technique d’Application (Écho du bâtiment végétalisé y reviendra plus en détail dans le n° 69).

Le système de végétalisation comprend deux grandes familles d’éléments : le complexe de culture et la couche végétale proprement dite.

Système de végétalisation type (RP TTV – Figure 1 – p. 13) Le complexe de culture

  •  La couche drainante :

Elle assure l’évacuation de l’eau en excès ce qui évite l’asphyxie des racines. Elle peut néanmoins avoir aussi un rôle de rétention d’eau utilisable par les plantes.

  • La couche filtrante :

Elle retient les particules du substrat afin d’éviter le lessivage et le colmatage de la couche drainante. Elle n’est pas destinée à empêcher le passage des racines dans la couche drainante.

  • Le substrat :

Il s’agit du support de culture qui permet l’enracinement de la couche végétale et son alimentation hydrique et minérale.

La couche végétale Elle est constituée de l’ensemble des végétaux adaptés au complexe de culture, aux conditions climatiques et à leur environnement en toiture. L’annexe D des RP TTV (p. 48 à 51) liste les végétaux couramment utilisés en végétalisation des toitures et terrasses. On y trouve notamment les vivaces succulentes, les vivaces herbacées, les graminées ou les vivaces ligneuses. A noter que certaines plantes sont strictement interdites en toitures et terrasses par les RP TTV (cf. annexe E, p. 52) car leur développement racinaire peut porter atteinte à l’ouvrage d’étanchéité, tels que les bambous, la canne de Provence, les roseaux, l’élime, la spartine, certaines renouées.
Au cours de la vie de la toiture ou terrasse végétalisée, une flore spontanée peut s’installer. L’étude Grooves menée par l’ARB Ile-de-France a évalué à 70 % le taux de flore spontanée sur les toitures et terrasses végétalisées au bout de quelques années… Il faut juste veiller à ce qu’aucune plante indésirable ne s’établisse durablement.
Le concepteur de la végétalisation veillera à la palette végétale, association harmonieuse de plantes sélectionnées sur la base de critères esthétiques, écologique, agronomiques, etc. et adaptées aux conditions du milieu où elles évoluent.
Nous vous donnons rendez-vous dans les n° 74 et 75 qui reviendront sur les typologies de végétalisation, les modes de plantation, l’évolution de la végétalisation - reprise de la végétation, taux de couverture - et son entretien.